Discours Grand Feu 2012

Avant de commencer, je rappelle à tous quelques consignes très importantes.  Pour des raisons de sécurité et de respect de la propriété privée, l’accès au pré est strictement réservé aux personnes autorisées.  Nous rappelons également que les parents sont civilement responsables des actes de leurs enfants jusqu’à leurs 18 ans.  

Hééé oui, chaque année nous te capturerons, nous te jugerons, nous te brûlerons.  Aucun doute à ce sujet.  Nous, la Corporation du Grand Feu de Liernu,  sommes ton pire cauchemar puisque tu va mourir, ô, immonde Hiver !  Tu as de nouveau tenté d’infiltrer tes petits lutins, tes petits diablotins à qui tu as promis monts et merveilles, pfffff.   Sois en sûr, ton règne est terminé, ce soir est TON dernier soir, ô perfide Blanc !

Avant de citer tes méfaits et de prononcer ta sentence, ô Hiver, il me faut remercier, au nom de la Corporation du Grand Feu de Liernu, Messieurs les Bourgmestre, Échevins et Pompiers de la commune d’Eghezée de nous avoir permis de rééditer cette manifestation de notre folklore séculaire.  Merci également aux nombreux invités qui nous ont fait l’honneur d’être parmi nous cette année :

  • Les Chevaliers d’Emines et leur dragon qui nous ont accueillis il y a deux semaines  pour leur Grand Feu haut en couleurs!  Et … de nouveau … Fabulus, votre feu d’artifice !
  • Le Comité des Fieus d’fiesse  de Saint-Germain, Saint Germain qui selon la tradition nous livre le mât central de notre bûcher et qui est le village qui abrite le plus généreux et sympathique donateur de bois …sons.
  • La Confrérie du Rond Sureau euh … pardon … la Confrérie du Gros-Chêne de Liernu bien sûr … toujours à nos cotés avec une complicité hors du commun.
  • La Compagnie des Brandons qui  jadis confectionnait le Blanc et qui nous secondera ce soir pour le hisser au sommet de notre bûcher.
  • Nos chers jumeaux Français venus de Normandie qui viennent à peine de débarquer.   Bienvenue Allouville !
  • Nos collègues de Lonzée tout de jaune vêtus qui allumeront leur Grand Feu le 10 mars prochain.
  • Le Comité du Grand Feu de Aische et les Pierrots chez qui on s’est senti tout petits samedi passé parmi les nombreux géants venus de partout.
  • Pour la première fois parmi nous le 1er Régiment d’Infanterie de l’État Belgique-Unis venu animer notre journée au son des fifres, tambours et  redoutables mousquets, pffff, mes oreilles en sifflent encore !
  • Et enfin, c’est déjà la troisième année que le bûcher servira de four en cuisant en son sein, cette fois, des coffres métalliques remplis de pièces de poterie qui seront fumées et ceci à l’initiative de l’Écrin d’Eghezée et du C.E.C. de Terre-Franche.  L’an prochain, c’est promis, on essayera de cuire des pizzas !

Je tiens également à remercier les généreux donateurs de Liernu et des environs qui nous ont offert leurs bois de sapins, de saules, de fruitiers, de sureaux, quelques grosses branches du Gros-Chêne, … c’est quoi que je ne devais pas dire !?

Milles excuses aux personnes que nous n’avons pu débarrasser de leurs bois.

Merci aussi à  toutes les personnes sympathiques, courageuses et travailleuses qui ce soir ne pourront admirer la mise à feu du bûcher.  Ce sont ces personnes qui assurent l’intendance en ce moment même dans les coulisses (aux bars, en cuisine, en salle, à la sono, au bbq) et qui vous préparent …  hmm …  je n’en dis pas plus.

 

3 secondes de silence.

 

Mais, … revenons à toi, ô infâme Blanc, personnification de l’Hiver !  Haaaaaa ! Tu nous as bien eus en fait.  Alors que d’aucuns affirmaient,  il y a à peine 3 semaines encore, que tu partirais sans commettre de méfaits. Mais c’était sans compter sur ta perfidie, sur ton audace malsaine, ton impitoyable mépris !   Tes méfaits ?  En voici quelques uns, mais rapidement alors !  Tu ne vaux pas la peine que je m’attarde plus longtemps sur ton cas.

Tu as semé pharyngites, bronchites, coqueluches et autres grippes.

Tu as fait chuter de plusieurs mètres de haut un jeune élagueur venu quelques jours auparavant proposer ses services, honte à toi, Hiver !

Tu as gelé maintes et maintes canalisations, citernes, fosses septiques.

Tu as obligé certaines personnes à se laver hors de chez elles ou à se retenir encore et encore d’aller aux toilettes.  Comment as-tu pu, malodorant Hiver !

Tu as obligé plusieurs fermiers à trimballer sur des kilomètres des seaux d’eau destinés à leurs animaux assoiffés; oooh je me souviens !

Les compagnons-bâtisseurs  ont du prendre des congés supplémentaires pour arriver à terminer ton bûcher.

Je ne parlerai pas d’une Chysler noire embourbée à Noville, ni d’une cheminée qu’il a fallu démonter et remonter à St-Germain, non plus de GSM gelés, de freins bloqués,

Je ne parlerai pas non plus de hausses du prix des carburants, d’accidents de la route, non plus de jambes cassées, de corps endoloris, …. C’en est trop, je n’en puis plus, terminons en au plus vite !

Honte à toi, Hiver, pour tous ces ignobles méfaits !  Nous sommes fatigués de toi, va t’en !  Nous voulons te voir périr !

Regarde tout autour de toi (en montrant le public et les allumeurs), Minable Blanc, regarde ces yeux accusateurs, ces bouches déformées, ces regards méprisants, ces visages figés, ces cheveux hirsutes, … tous sont venus pour te voir périr !

Je vais donc, maintenant, ordonner de t’exécuter sans aucune autre forme de procès.  Tu seras brûlé et par ton supplice, le Printemps succédera à l’Hiver, puisqu’il en est ainsi depuis la nuit des temps et que pour les siècles à venir il en sera ainsi.  J’invite donc nos invités et les bourreaux de la Corporation du Grand Feu de Liernu à accomplir dignement leur devoir : Compagnons, retournez-vous et admirez votre bûcher.  Porteurs, au sommet du bûcher, hissez et fixez solidement le Blanc qui doit mourir !  Tambours !

Pour que ce terrible Hiver fasse à nouveau place aux belles journées de Printemps, Bourreaux et Compagnons de toutes associations, nous comptons sur vous : approchez maintenant du bûcher … Tambours !

Maintenant que le Blanc est enfin fixé au mât de notre bûcher et qu’il ne peut plus nous échapper, l’heure de notre délivrance a sonné.  Levez bien haut le feu purificateur et préparez-vous à poser le geste symbolique transmis par nos ancêtres depuis la nuit des temps.  Compagnons, accomplissez votre devoir !  Tambours !

Maintenant que le brasier purificateur est enfin en marche, plus rien ne nous empêche d’aller boire un verre ou mêmes plusieurs, d’aller manger un pain saucisse ou un hamburger, prendre une soupe ou un vin chaud.  Et puis, pourquoi pas, nous danserons sur des rythmes endiablés.

Et je rappelle enfin qu’après notre départ, l’accès au pré est strictement interdit à TOUTE  personne, pour des raisons évidentes de sécurité et de respect de la propriété privée, les parents étant civilement responsables de leurs enfants jusqu’à leurs 18 ans !!

Et maintenant, que la fête commence !  MUSIQUE !

Discours lu à l’occasion du Grand Feu de Liernu 2012.
Rédaction : Camille Grède,
Lecture : Jean-Luc Dewez

 

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